Les exploits d’un jeune don Juan, Guillaume Apollinaire
Parce que l’auteur était Apollinaire (un « grand » qui m’est inconnu) et que j’ai toujours eu quelques réticences à lire son célébrissime Alcools en raison du titre (donc voilà autre chose), que don Juan me rappelle Molière et les belles lettres, je pensais faire un bon choix avec Les exploits d’un jeune don Juan. Hélas et doublement hélas, je me suis bien trompée. Ma parole quelle horreur ! J’ai rarement lu de livres si dénué de morale et de sentiments (si, cela peut se trouver quelques fois chez Sade, mais là n’est pas le sujet). Bref, dégoûtant, pervers et surtout bestial. Je ne vois là aucune humanité ou un quelconque « guide » de l’apprentissage sexuel ou de la maturité. Car ce n’est question de « déniaisierie » que les premières lignes, on bascule bien vite dans des mots tous aussi vulgaires les uns que les autres quoi que parfois légèrement recherchés tel onanisme et si encore c’était l’équivalent d’une quelconque masturbation intellectuelle mais rien à voir. Si encore Roger, ce jeune homme se contentait des mots… Hélas, à ce que les lettres ne peuvent plus dire, il joint d’autres sens et use de ses yeux à autre chose que parcourir l’encyclopédie anatomique. Bientôt ses mains se joignent à cette orgie et c’est les sens en éveil qu’il parcourt les étages du château dans lequel il vit bien entouré par la gente féminine, pour assouvir ses désirs sexuels en constant accroissement. Désolée, je n’arrive pas à être enthousiaste.
Mais ne restons pas sur un mauvais sentiment… Apollinaire qui a écrit « Il est grand temps de rallumer les étoiles », mérite sans doute mieux comme souvenir.