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ღ♥  Mon aire de repos  ღ♥
6 octobre 2009

Commentaire éclair sur Le maître de Garamond, d’Anne CUNEO,

gothique         L’intérêt de mêler histoire et roman ? On découvre un personnage historique que l’on ne connaissait pas (ce qui ne nous rendait pas ignare pour autant mais passons). Ce personnage, on apprend à l’aimer, l’on y parvient, ça y est, on l’aime, comme un ami, comme un frère, comme un mari épousé un beau dimanche à Poitiers… Il faut bien reconnaître que l’on a tout le temps d’en apprécier la compagnie et de se familiariser avec le personnage aux vues du nombre d’heures passées avec le bouquin entre les mains… L’auteur, bien souvent très habile de ses mains et de ses pensées, crée aisément une dépendance, ou tout comme, de sorte que l’on ne trouve plus l’oxygène, le vrai, que dans ces douces pages, de sorte que l’on en viendrait à regretter de n’être pas d’un siècle aussi démuni que le XVI ème, de sorte que l’on ait en horreur le fait de n’avoir étudié à l’école ni le latin ni le grec… Et là, bam, c’est le drame : IL meurt. LUI. Sur un bûcher. Et nous, lecteurs, on se retrouve abandonné dans un état allant d’une solitude que l’on ne peut partager à l’effondrement le plus profond. Comme si d’une mort ne suffisait pas, la vraie mort, celle de celui dont on n’avait jamais entendu parler avant d’ouvrir ce livre (et dont, de facto, on se foutait), il faut qu’elle ressuscite sous nos yeux. « Maître Antoine Augereau, mort deux fois, en exclusivité  pour vous lecteurs ce soir… ». Vrai que de nos jours nous sommes tellement épanouis dans notre quotidien que l’on peut se permettre ce duplicata…  Au final, l’on souffre encore plus du sentiment d’injustice que s’il n’y avait eu là que roman et chevalerie, et bien heureux notre siècle qui n’est pas en espérance d’une Révolution… Je serais déjà dans la rue, le poing brandi… A moins que je ne fus déjà en feu sur un dernier bûcher commun avec le chevalier de Berquin… Et ce genre de réjouissance ne pouvant arriver seule, l'on finit de vous désarmer... Comment? Assez simplement... le livre s'achève. Ces douces heures passées cramponné à votre recueil ne sont plus qu'un cuisant souvenir, vous avez désormais tout votre temps voire plus que nécessaire pour pleurer tant de pertes... Joyeux. 

         Ciel, ciel, que d’émotion ne serait-ce que de taper ceci sur un clavier… Aviez-vous déjà remarqué que chaque lettre dactylographiée avait une petite voûte sous la plante ? Un empattement avec une légère courbure, pratiquement imperceptible, mais qui rend la lecture plus douce au regard ? N’est-ce pas magnifique ?

         Ah, avant que l'idée ne parte aussi vite qu'elle m'est venue je voudrais encore signaler quelque chose. J'ai très souvent préféré la plume masculine à la féminine. Pas cette fois. Je m'explique. Nous sommes au milieu de XVI ème siècle au moment de l'histoire, les femmes présentes dans le roman sont toujours d'une douce sagesse, d'un grand esprit et offrent à leurs maris tout l'amour dont on peut rêver... Vous pensez réellement qu'un auteur HOMME aurait mis tant de délicatesse dans la représentation féminine? Non, non, surtout en ce siècle (rgardez la mysoginie de Voltaire par exemple, et cela deux siècles après !...). Non, non, franchement, il nous fallait UNE auteur(e)! Merci à elle.

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