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ღ♥  Mon aire de repos  ღ♥
7 juillet 2007

Ma vie avec Mozart, Eric-Emmanuel Schmitt.

     J’aime  cet auteur, son divin Le libertin, concernant la vie dissolue de Diderot m’avait ravie au plus haut point. Seulement avec Ma vie avec Mozart, je me suis ennuyée, et d’une manière honnête. Ses livres se lisent très rapidement, alors cette sensation de lassitude ne fut pas longue, mais demeure que je n’ai pas partagé un quelconque enthousiasme envers le sieur Mozart. Bah, d’accord j’aime la musique classique, mais le problème avec Mozart, c’est que tout le monde l’aime. Inconsciemment, et loin de tout scepticisme, mes vieilles hantises du conformisme me freinent un peu. Mozart c’est un grand à n’en point douter, l’étendue de son répertoire et la diversité des registres sont saisissantes certes, mais je n’arrive pas à toujours accrocher. Je n’y peux rien, que ce soit Les noces de Figaro, quelques morceaux religieux, l’alchimie manque. Mais ce serait être d’une bien mauvaise foi que de ne lui pas concéder son talent, je l’ai déjà dit. Et pour vous montrer ma bonne volonté, je vous avoue même à quel point j’adorrrre La reine de la nuit dans La Flûte enchantée, La petite musique de nuit… Bref, non, non, je n’ai rien contre le bonhomme, mais de là à le rendre maître de ma vie comme le héros du livre, non merci. Je sentirais plus aisément Bach ou Beethoven dignes de m’inspirer sur les voies à choisir (non, non, je ne citerai pas Mendelssohn avec des yeux énamourés et le romantisme au cœur).

Mais ne badinons pas trop longtemps là-dessus, revenons-en au roman. Commencement prenant, un adolescent de quinze ans qui devant son propre reflet se demande s’il y a de quoi vivre. Maintes réflexions pour parvenir à l’idée que non, le monde est moche et lui aussi. Voilà qui est fait. Le suicide semble être la seule issue à considérer. Le plan de chute est échafaudé à la Sénèque, il s’imagine déjà, nu dans son bain, se vidant de la chaleur de son sang, et par ce même biais, de la chaleur de la vie. L’idée de dévoiler sa nudité à celui qui le recueillera en peu glorieuse posture retient cependant son geste jusqu’à un concert. Concert où il découvre un opéra du cher Mozart. Sa vie en est changée, tout devient trop beau, et son angoisse de vivre se transforme en angoisse de mourir sans avoir pu découvrir les maintes merveilles du monde. Sauvé le bonhomme, goût à la vie, grâce à Mozart. Bien à vous merci. Et voilà, à intervalles plus ou moins réguliers, notre bonhomme écrit au célébrissime compositeur qu’il aura croisé la veille de Noël auprès d’une Eglise au sein d’une chorale ou ailleurs. Et le temps passe. Le bonhomme est un homme, le SIDA fait violemment rage autour de lui, absorbant proches et moins proches. Et on félicitera l’auteur pour cet hommage au combat contre la maladie, dans un roman où la musique est maitresse, où l’on s’envole parfois loin de la réalité, c’est une « bonne piqure de rappel ».

Comme j’ai coutume de le faire, et pour montrer le brio de monsieur Schmitt (un peu monsieur Tout-le-monde comme nom), voilà quelques quotations dûment mémorables :

« Et si personne n’écoute, je parle d’Amour avec moi. » , le Chérubin dans les Noces de Figaro.

« En bref, disons que je suis passé du rôle de Chérubin à celui de Don Juan… J’ai couru après les corps autant qu’après les pensées, aussi curieux de sexe que de philosophie, libertin facile à séduire, difficile à épuiser, impossible à retenir, vite lassé. »

« Aujourd’hui, je ne sais si Dieu ou Jésus existe. Mais tu m’as convaincu que l’Homme existe. Ou mérite d’exister. »

« Merci, je ne suis plus coupé en deux. Tu as fait de moi un homme réconcilié. »

« Tu as été mon secret, puis mon porte-bonheur ; j’espère que tu deviendras mon rendez-vous. »

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Commentaires
D
Celui-ci, du même auteur est irréprochable :<br /> http://aire0de0repos.canalblog.com/archives/2007/02/11/3971475.htm<br /> Bien belle après-midi.
L
Je lis "la part de l'autre" en ce moment du même auteur, pareil un peu lent<br /> mais intéressant (sur la vie de Hitler & une autre vie supposée s'il avait réussi à devenir peintre) d'un point de vue historique mais surtout psychologique, pour voir notre part d'ombre<br /> <br /> chaleureusement
D
Hi,hi c'est exact, honte à moi... En plus, hier mon petit frère m'a demandé de qui c'était et j'ai bien répondu ce cher Beethoven (que lui j'aime de tout mon coeur,mais plus pour sa Sonate au clair de Lune). <br /> Sollers? J'irai voir à la bibliothèque.<br /> Merci.
P
Si je peux me permettre, la lettre à élise, c'est plutôt Beethoven ... A part ça, préférer tel ou tel compositeur est une question de sensibilité; ça peut venir dans quelques années pour Mozart ... ou pas ! Je te conseille le livre de Sollers, mystérieux Mozart .
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