Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ღ♥  Mon aire de repos  ღ♥
8 septembre 2006

Qu’est ce que l’amour platonique ?

Sans_titreOn va tenter un minimum d’organisation... Dans « amour platonique », il y amour, certes mais il y a aussi Platon. Alors Platon, c’est le précurseur de l’accouchement sans douleur... Cela porte à sourire, n’est-ce pas ? Parce que je n’ai pas employé le mot exact. Inventeur de la maïeutique, ça fait tout de suite mieux n’est-ce pas ? Emprunté à son copain Socrate, grâce à ses questions, il faisait avancer vers la lumière celui à qui il les posait, chacun se retrouvait du coup savant sans fournir trop d’efforts. Après, il y a les ***** (je ne dirai pas le mot mais je le pense) qui croyaient tout savoir et qui refusaient absolument ce questionnement intérieur profond, mais c’est une autre histoire. Je restreins sciemment les données sur sa vie, il en  faudrait des pages, passons à l’une de ses oeuvres. De ce que l’on sait de Platon, l’amour rime avec son ouvrage fondamental Le Banquet. Petit résumé : Pour fêter le succès de la première tragédie d’Agathon, les convives du banquet sont invités à répondre à la question, à savoir : Qu’est-ce que l’amour ? (On se le demande tous et on voudrait que ce soit comme les maths [pour une fois], « la réciproque est vraie »). Tour à tour, ils font l’éloge d’Eros (fruit de l’union fugitive entre une vagabonde et un dieu), le divinise « révélant ainsi un aspect essentiel du vécu amoureux : l'idéalisation de soi sous le regard de l'autre. », soit aimer quelqu’un car il renvoie une image positive de soi, le « on reconnaît volontiers comme lumière celui devant qui l’on brille » de Nietzsche. Et c’est ici qu’intervient le Sieur Socrate, qui a une opinion tout à fait différente. A ses yeux (en forme de litchis, plaisanterie mise à part), l’Eros « n'est pas l'amour de soi que l'autre restaure en nous. Il s'agit d'un amour toujours insatisfait, se détachant des corps pour se tourner vers des objets spirituels, s'accomplissant finalement dans la quête philosophique. » Mais est-ce vraiment d’amour dont il parle ? Ne serait-ce pas plutôt ce que Freud (qui a introduit le sexe dans nos pensées, merci à lui) appellera la « Sublimation » ? C’est plus que de l’amour, surtout que chez ce dernier, c’est carrément pulsionnel. Enfin c’est compliqué... Poursuivons, Platon évoque aussi le mythe des androgynes : autrefois, les êtres humains possédaient les deux sexes (c’est les catholiques à 120 % qui seraient contents de lire ça...hum... désolée Adam et Eve...). Mais Zeus, pour les punir d’avoir cherché à escalader le ciel, les sépara en deux. Depuis, chaque moitié recherche l’autre (Toiiiiiii... tu es mon auuuuutre...). En résumé, Platon nous donne donc de bien belles versions qui tentent de se rapprocher de la vérité suprême, à savoir, je le répète, pour ceux qui se seraient perdus au moment du parallèle avec Freud, qu’est-ce que l’amour ? Et là surgit une question... Et oui, encore une... L’amour n’est-il que physique ? Que sexuel ? On peut aisément faire un rapprochement avec l’actualité littéraire et le Da Vinci Code... Je pense à un passage en particulier, lorsqu’en rentrant Sophie découvre son grand père dans une situation des plus étranges : faisant l’amour à une femme et entouré par des « spectateurs » admirant le... spectacle (comme leur désignation le laissait supposer). Le respectable monsieur pratiquait un genre de sexe mystique, quand sexualité et spiritualité fusionnent dans un tout unitaire... C’est plus subtil, une recherche de l’élévation... Mais je m’égare, tout cela pour introduire l’idée d’un amour par l’esprit, d’un amour spirituel... Imaginez au Vème siècle avant J-C, la révolution, se détacher du corps, s’attacher à l’esprit... Aimer pour l’intérieur, non pour l’extérieur... Ressentir un sentiment plus fort encore... C’est assez paradoxal, le physique qui est concret, réduit à un état secondaire, et l’esprit, abstrait, comme un état primaire, la source mère des sentiments de l’autre. "L'amour de l'âme l'emporte de beaucoup sur celui des corps" . Les bases étant posées, on peut maintenant trouver une signification de l’expression « amour platonique »... A l’insu du plein gré de Platon, cet amour spirituel est rapproché de nos jours à un amour inachevé, sans conclusion, avec une longue préface encombrée, décorée, ornée (choisissez le terme qui vous convient) en pensées. (Pour mieux comprendre, interviewer des ados, c’est fou tout ce qui peut se passer dans nos p’tites têtes, de vrais scénaristes et je parle par expérience). Mais une concrétisation inexistante. C’est le fantasme, le désir de voir se réaliser « l’union de ces deux êtres si imparfaits et si affreux ». Donc en plus, Platon est le précurseur du safe sex (sexe sûr)... Pas de relations sexuelles, pas de soucis car il n’y a que chez les animaux qu’existent les grossesses nerveuses, par la pensée donc. Ouf du coup, on est rassurés, merci Platon !

vitruvian2

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
ღ♥  Mon aire de repos  ღ♥
Archives
Publicité