Le Pari, de Blaise Pascal, en plus comique.
C’est l’histoire d’un texte, mais aussi d’une courte réflexion menée en cours de philosophie, et aussi peut-être d’en enrichissement de ma rubrique, ces petites pensées philosophiques ne sont pas très bien entretenues. Avant d’être un texte, c’est un siècle, un homme, des Pensées : XVII ème siècle, Blaise Pascal dans toute sa splendeur… Allons, en avant moussaillons, penchons nous donc sur ce petit extrait, baptisé non sans raison, Le pari.
"Examinons donc ce point, et disons Dieu est, ou il est pas... Que gagerez-vous?... Il faut parier cela n'est pas volontaire, vous êtes embarqué... Pesons le gain et la perte en prenant croix, que Dieu est.
[…]
Vous avez deux choses à perdre : le vrai et le bien, et deux choses à engager : votre raison et votre volonté, votre connaissance et votre béatitude; et votre nature a deux choses à fuir : l'erreur et la misère. Votre raison n'est pas plus blessée, en choisissant l'un que l'autre, puisqu'il faut nécessairement choisir. Voilà un point vidé. Mais votre béatitude ? Pesons le gain et la perte, en prenant croix que Dieu est. Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout; si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagez donc qu'il est, sans hésiter."
[Blaise Pascal]
Elle est sympa l’idée n’est-ce pas ? Séduisante je dirais même… Il vaut mieux croire en Dieu, car il n’y a rien à perdre… Ah, tant d’interrogations qu’ont soulevé notre bon sens à tous en ce qui concerne la religion, et voilà comme une vague soudaine de rationalité qui nous saisit.
Schématisons un peu, voulez vous. Quoi ? Réticents ? Mais enfin, j’ai bien le droit de glouglouter autour d’un sujet polémique aussi vieux que… que… Bon, vieux en fait.
Donc, deux cas se présentent. Le cas de celui qui ne croit pas, et en toute logique de celui qui croit. Non, pas croire à la véracité des dires de la théologie (les ‘théologiciens’ ? mais qu’est-ce donc que cette bête là ? Comment on dit ?), mais en Dieu tout court, sans autre enluminure pour dorer le tout.
Candidat N°1 : « Je ne crois pas ! »
En direct de Rabittland, un grand de la Jet-7, témoignage rebelle d’un lapin rose.
« Et bien oui, il ne faut pas abuser, je suis un matérialiste, et pas seulement parce que j’ai de quoi rouler en BM, et moi j’dis, aucune preuve tangible ne m’a encore justifié ‘S’on existence. Donc voilà. Et puis quoi mince ? Quel besoin que l’on aurait de se sentir dominés, tous, par un même être supérieur ? Bah, c’est nul, moi je pars de l’idée que je suis un top of the best et du coup, la seule emprise que quelqu’un puisse avoir sur moi, c’est moi qui en décide (Ndlr : cerveau 1 ou cerveau 2 selon la saison, et le sexe de l’individu). »
Tout est dit. Le bonhomme ne se laisse pas abattre, il profite un maximum de la vie « pour un max de plaisir en instantané, votez la non croyance !!! Cela vous épargnera des culpabilités inutiles ». Cf. oeuvres de Sade dans la même édition ^^.
Candidat N°2 : « Benh moi si ! »
En direct de Convent City, un grand de la Priest-Party, témoignage avisé d’un nounours bleu.
« Bonsoir ! Bonsoir à tous ! Si je suis là ce soir c’est pour vous dire que Dieu existe. Non, je ne l’ai pas vu en face à face, mais j’ai un copain dont le frère a le cousin de son voisin qui s'est fait appeler par Dieu en personne. Comme il est mort, il ne peut plus nous le raconter, mais je jure solennellement devant Dieu que c’est vrai. Eh Dieu, puisque l’on est en intime là, je veux bien un jacuzzi dans salle de bain personnelle, pour quand j’arriverai là-haut avec toi. Benh quoi, je m’en serai privé toute ma vie pour ne pas montrer que les pauvres sont toujours aussi pauvres. Oui, on se fera une bouffe, mais pas le mardi car je suis déjà engagé avec l’ange Gabriel. »
Bon, et bien d’accord. Il a l’air heureux c’est bien. Mais d’un côté, il n’a peut-être pas tort, « se priver sa vie durant et atteindre l’extase là-haut » ? Après tout pourquoi pas ?
De ces deux témoignages, nous devons désormais en extraire le meilleur.
Le non croyant profite toute sa vie (wouhou, libertinage et immoralité !!! Qui veut participer ?), il y gagne autant en perversion qu’en plaisirs communs ou solitaires. S’il a raison de ne pas croire en Dieu et qu’à sa mort, justement, il n’y a rien après, il aura tout gagné. Cela fait un point pour lui. Mais… mais imaginons que Dieu existe. Benh oui. Là, bam, mort le bonhomme, arrivé au moment du Jugement dernier (tremblez simples mortels, ça fait très très très peur). Grand moment d’hésitation. « Bonnes actions » demande une voix bourrue. Réponse de la chétive créature « J’ai fait don de mon corps à qui en voulait bien. »… Brisons là ou cela pourrait être trop triste.
Et le croyant ? Toute sa vie, il se restreint, ou alors il est tout simplement un être moral, et en ce sens, il ne pense pas se priver. Il est gentil, tout doux, calinou. Cependant il sait aussi que Dieu ne bosse pas la surveillance 24 h /24, alors, parfois, il ruse et youplala. Car ne l’oublions pas, pour lui Dieu existe. Là, bam, mort le bonhomme, (de vieillesse), arrivé au moment du Jugement dernier (tremblez simples mortels, ça fait très très très peur). . « Bonnes actions » demande une voix bourrue. Et voilà la chétive créature à déballer sa liste de course, euh, ce qu’il a fait de bien. Portes ouvertes sur le Paradis, hopla, il a tout gagné, car le Paradis, c’est un pur bonheur… à l’infini.
Je vous laisse vous faire votre propre opinion sur cette histoire. Personnellement, je me suis bien amusée à l’écrire, et… et je pense que croire en Dieu a quelque chose de rassurant, dont il ne faut pas se priver.
Bien beau week-end à tous. Que Dieu vous protège !
NB : Bonne fête ma maman chérie que j’aime !