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ღ♥  Mon aire de repos  ღ♥
25 avril 2007

Hedda Gabler, par la compagnie Anonyme, à Albertville

hedda

Je tairai les détails communément appelés techniques puisque j’ai déjà à ce sujet rédigé quelques lignes concernant Le Misanthrope.

(Cf.http://aire0de0repos.canalblog.com/archives/2006/12/08/3378373.html).

            Mais si nous commencions par le commencement ? Sortie théâtre, cela faisait longtemps, de nouveau les montagnards vont à la ville et youplala. Cette fois, au programme, Hedda Gabler. Ça  sonne norvégien trouvez-vous ? Ou de là-haut encore plus haut que la Grande-Bretagne, et attention c’est du sérieux. Et bien vous avez raison, c’est en effet l’interprétation directe du chef d’œuvre d’Henrik Ibsen, que je ne connais pas personnellement, en raison de sa date de décès avancée : 1906. Plaisanterie mise à part, la Norvège rappelle le froid, les lacs ténébreux sur fond montagneux et enneigés, dans le genre arrivée de Victor Krum et Karkaroff dans Harry Potter 4 (demander à mon frère pour plus d’informations). Et le froid, pour le littéraire (ou autre catégorie ^^), au regard aiguisé et à l’esprit affuté, et bien c’est un arrière ou avant goût de drame, et ça sent le mortel. Alors nous, toujours prêts à éprouver de grandes sensations, on s’y précipite. Et bam, entrée sur la pièce de l’actrice. Hedda. Belle indéniablement, mais froidement. Mariée à Tesman, un spécialiste des civilisations et diverses choses inintéressantes, elle s’attendait à mener la grande vie. Banal, normal, XIX ème siècle, classique. Certes, mais c’est toujours au centre même de la normalité que l’on retrouve le croustillant, le méchamment croquant. Et voilà, sur un plateau d’argent, notre croquant qui s’enflamme. Hedda s’ennuie mortellement, de paire avec un mari mortellement ennuyeux. Et deux répétitions dans une même phrase, voilà qui est déjà pas mal pour une seule femme. Comme l’altérité, de nos jours, comme au siècle passé est souvent au centre de la société, Hedda n’y échappe pas, et dans son individualité, dans son autonomie de femme bourgeoise, elle se laisse embarquer dans des eaux troubles, avec l’Autre, avec les Autres. Et tadam, petite flamme vacille, et vous dit que le temps passe et que vous n’avez encore rien fait et que la monotonie dans laquelle vous vivez est condamnée à rester votre. Voilà, soudainement, le déterminisme (« tout est dicté à l’avance, j’y suis pour rien ») qui arrange parfois tant, dérange. Révolution ? Arme au poing ? Dans un sens oui, mais rappelons-le, la bourgeoise, même dans les moments les plus critiques sait conserver sa dignité. Et telle une Catherine Merteuil qui se pencherait sur autre chose que l’importance de la sexualité dans les relations publiques, Hedda progresse, évinçant le normal, car ne l’oublions pas, avant elle, Nietzsche avait déjà pensé le Par delà le Bien le Mal. Tel un petit Napoléon III féminisé, elle passe au dessus de tous, et elle y va la dame ! Et le divorce corps-esprit, morale-impulsions, ordre-détachement apparaît comme le véritable feu d’artifice de la crise bourgeoise. Et c’est sensass ! Elle est dérangée la madame, mais elle aura suivi, pour une fois, ses impulsions. Et même si l’on sait, que nous, en tant qu’êtres moraux on ne doit pas le faire, et bien on est content que la petite dame y ait finalement trouvé son compte. Puis la subtilité c’est toujours génial, la démolition adroite de l’âme romantique est merveilleusement concrétisée. Il est mort d’un coup de feu dans le bas-ventre dans le salon de Madame X au lieu de, de la vigne dans les cheveux, l’âme de l’écrivain déchu, il a écourté ses jours par une balle dans la poitrine en symbole d’un amour contrarié.  Il ne faut pas trop en demander à la vie. Un jour un monsieur a écrit que trop espérer c’était se préparer des déceptions. Peut-être aurait-elle du le lire, mais je ne suis pas en mesure de le nommer, alors la rencontre aurait probablement loupé.

            Bref, comme je ne suis pas une pessimiste et que j’aime bien les jolies touches finales, je citerai juste une phrase « Tant que je vivrai où tu es je veux être». Voilà c’est fait, et en plus c’est en accord avec mon côté très romantiiiiique ^^. Contente de mon article, mais pris du retard. Et oui, le théâtre, la littérature et les fleurs bleues ce sera pour quand mon travail scolaire aura était fait. Et je  hais ce qui est mal fait. Bonne fin de semaine, à ce week-end peut-être !

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