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14 juillet 2006

Petite histoire pour mon petit bonhomme

Ecrire, toujours écrire, écrire plus encore… Le plus dur lorsque l’on est passionnée est de comprendre et d’accepter que le reste du monde peut ne pas partager cette passion. Pour la plupart c’est irréversible, on ne fera pas écrire à quelqu’un qui déteste cela, un roman voire quelques lignes… Mais pour d’autres, fort heureusement, c’est réversible. Cette petite population est plus ouverte au savoir, curieux de nature, adorant le histoires, les enfants sont en bons public. Qu’est-ce qu’un petit garçon de 7 ans aime le plus ? Le moment où l’on doit raconter des histoires… Où est le charme de sortir un livre de contes pour enfants et d’en lire un, sans la moindre touche personnelle ? Bien sûr, l’on peut changer la voix pour ajouter de la vivacité, mais comment vivre quelque chose qui n’est pas de soi ? Mon petit frère, mon p’tit bonhomme, est comme une muse pour moi. Assise à ses côtés, je me sens comme pousser des ailes, les mots sortent de ma bouche, flottant dans les airs avant même que je ne les pense. Et ainsi, depuis de nombreuses années, je lui raconte des histoires. Pas de simples histoires mais mes histoires, avec mes personnages, avec mes péripéties. Petite, j’ai débuté à 7 ans, dès que j’ai su lire et que j’ai commencé à maîtriser suffisamment l’orthographe, je me suis mise à écrire de petites histoires pour commenter les dessins qui étaient de l’âge. J’ai toujours aimé raconter des histoires,  j’étais indéniablement une sacrée menteuse, le monde n’était jamais assez beau, il fallait toujours que je le décore, que je le fleurisse de mes petites paroles innocentes. La plupart des enfants aiment particulièrement les histoires d’animaux qui apparaissent comme médiateurs entre le monde des hommes et le monde imaginaire. Dieu sait que l’on a tous besoin de rêver, enfants, ados, adultes… Mon meilleur auditoire, c’est mon petit frère, il est un public à lui seul, il sait prendre le temps d’écouter, d’apprécier ces histoires qui prennent vie devant lui (demandez lui l’actrice qu’est sa sœur…). Un petit bonhomme encore n’est-ce pas ? 7 ans à peine… Peut-être cela lui donnera le ce goût effréné que j’ai pour la littérature.


L’histoire du petit rat chétif et… rose

mouse_20whiteC’est l’histoire d’un petit rat chétif, un tout petit petit petit rat… rose. Le pauvre petit vivait dans la crainte, c’est bien simple, il avait peur d’absolument tout, que ce soit du soleil, de la nuit, bref de tout. Et comme il était rose, ça n’arrangeait pas les choses car à l’école les autres qui étaient bien grassouillets et grisonnés ne manquaient jamais de lui reprocher ce qu’ils appelaient en ricanant des marques de « féminité ». Ce que notre petit rat aimait par dessus tout c’était courir dans les champs. Il adorait ça et y passait le plus clair de son temps. Sa solitude, l’immensité du monde qui l’entourait lui apparaissait comme la liberté pure. Et comme tout être, il aimait la liberté, il l’aimait à en oublier tout. Cet après-midi là, durant les vacances scolaires, il courait, il courait à travers champs. Il courait si bien qu’il ne s’aperçut pas que son ennemie la nuit se faufilait discrètement… Brusquement il s’arrêta, tremblant de tout son petit corps il murmura un « maman » désespéré. Mais sa pauvre mère ne pouvait lui venir en secours, elle était bien trop occupée par ses innombrables petits monstres qui la faisaient courir partout, sauf vers le champ. Petit rat était tétanisé, la nuit était bien là, et lui de frayeur, ne pouvait même plus bouger la moindre de ses frêles moustaches. Il resta ainsi de longues heures, sursautant à chacune de ses respirations, au moindre souffle que la nature lui sifflait dans le cou. Tout d’un coup il entrevit une grande ombre qui s’approchait lentement de lui. Il ne retint pas son hurlement de frayeur. La « chose » approchait, et avec le cri qu’il avait laissé échapper, il n’y avait plus l’ombre d’un doute qu’il ne s’en sortirait pas. « Eh salut toi ! » s’exclama la « chose ». C’était une petite rate. Petite en âge car elle était absolument E-N-O-R-M-E en taille ! Il n’en avait jamais vu d’aussi dodue ! Il en oublia sa frayeur, pour la première fois de sa vie, et s’approcha… « Waou, en plus d’être énorme, elle est bleue ! » pensa-t-il. Il faut bien avouer qu’il était béat d’admiration, et que la vision de ces petits rats si opposés aurait été hilarante pour un quelconque ver de terre ou tout autre bestiole en balade au clair de lune. « Yeh, reprit la rate, qu’est-ce que tu fais dehors à une pareille heure ? ». Le petit rat choisit d’éviter la moquerie engendrée par un éventuel « J’ai peur du noir » et dit qu’il aimait ce genre de sortie nocturne. La petite rate avec un sourire complice lui répondit « Peut-être mais c’est dangereux pour des petits rats, alors nous allons rentrer ensemble. A deux, on est plus fort !». Petit rat peinait à cacher sa satisfaction de s’en être si élégamment sorti. A partir de ce jour, ils se virent absolument chaque jour, et non chaque soir car la grosse rate avait bien compris ce que la fierté masculine du petit rat avait tant tenu à cacher. Plus ils passaient du temps ensemble, plus ils s’appréciaient. Et un beau jour, il fallait bien que cela arrive, ils se confièrent leurs petits secrets. Quelle ne fut pas leur joie lorsqu’ils se rendirent compte qu’ils avaient des tracas si liés et si absolument opposés à la fois! Le petit rat souhaitait être dodu comme ses confrères et avoir une couleur moins féminine et la rate rêvait d’une taille de guêpe et d’un joli teint rosé… Sans préméditation ils prirent tout deux la route afin de trouver un remède. Sur le chemin, ils rencontrèrent un vieux cheval et lui présentèrent en quelques mots leur requête. Il ne lui fallut pas quelques secondes que déjà il s’exclamait posséder la solution et les envoya chez son vieil ami le corbeau qui habitait dans le vieux chêne qu’ils apercevaient d’où ils se trouvaient. Nos deux rats s’empressèrent de s’y rendre et non sans difficultés, ils frappèrent bientôt à la porte du Sieur Corbeau. Ce dernier, une cane à la main leur ouvrit. Les années avaient laissé tant de traces que son plumage en était devenu blanc, d’un blanc pur comme de la neige. En l’apercevant, les deux amis ne doutèrent pas de ses vertus bienfaitrices et de ses capacités. Après les avoir attentivement écoutés, le vieux corbeau se dirigea difficilement vers une étagère tout aussi âgée et choisit deux fioles de couleur. L’une était rose, l’autre était bleue. Il les leur tendit, la bleue pour le rat, la rose pour la rate, en leur précisant qu’ils ne devaient les boire qu’une nuit de pleine lune. Les deux rats retournèrent dans leur « région » et attendirent patiemment la fameuse nuit. Lorsqu’elle arriva, ils étaient fins prêts, même le petit rat qui en avait oublié sa peur, pour la bonne cause. Chacun but sa fiole mais rien ne se passa. Ils attendirent, longtemps, longtemps, si bien qu’ils finirent pas s’endormir de déception. Au petit matin, à l’heure où les oiseaux se saluent gaiement, offrant ainsi un magnifique concert de tonalités, nos deux rats entrouvrirent les yeux. Leur bonheur fut immense, indescriptible même lorsqu’ils constatèrent que cela avait marché : le petit rat était désormais bleu et la rate rose. Pas un seul nuage ne se profila durant quelques semaines puis un jour ils n’y tinrent plus. Chacun souhaitant préserver le pseudo-bonheur de l’autre avait gardé dans l’ombre le problème de poids. Quel soulagement cet aveu réciproque ! Ils prirent donc sur eux de retourner voir le vieux corbeau. Là-bas, on ne sut jamais ce qu’il se dit, la seule chose est que les deux rats ont disparu une année tout pleine, comme un gâteau au chocolat que l’on n’a pas encore entamé. Puis un beau jour de printemps,bigmouse alors que la brise soufflait délicatement, en haut de la colline se profilèrent deux ombres, ou plutôt deux lumières, deux petites lumières qui grandissaient au fur et à mesure qu’elles approchaient. Cet éclair de joie était ponctué par des rires clairs raisonnant sur tous les champs. Qu’était-ce ? Vous l’aurez deviné… C’était nos deux petits rats qui revenaient… Petits ? Non, notre rat bleu était devenu un beau grand rat et sa petite camarade, toute de rose parée était resplendissante. Jeunes fiancés, beaux à souhait, ressourcés, ils venaient pour se marier dans leur bonne vieille campagne. Mais qu’était-ce derrière eux, ce petit flot lumineux, comme des torches roses et bleues qui gambadaient gaiement ?


NB: Il est évident que ce n'est pas la richesse stylistique qui est à considérer ici... Les enfants aiment les choses simples, et les correcteurs du bac aussi à croire :(

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Commentaires
M
Parce qu’il me semble bien que j’ai oublié la dédicace sur cet article. Alors heu, à mon petit frère, à tous les petits bouts de choux et à la toute première personne qui écouta cette histoire. Très cher, tu te reconnaîtras.
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